Julia Csergo a été, de 2008 à 2010, chargée de mission
auprès du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche comme
responsable scientifique de la candidature de la gastronomie française au
Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco (Repas gastronomique des Français,
inscrit en 2010). Dans son livre « La gastronomie est-elle une marchandise
culturelle comme une autre ? La gastronomie française à l’UNESCO : histoire et
enjeux » signé
par les éditions Menu Fretin, elle revient sur cette candidature française,
son sens et ce qui en reste aujourd’hui !
« Faudra-t-il
finir par demander un jour la désinscription du Repas gastronomique des
Français de l’Unesco ? C’est une des nombreuses questions que soulève la
lecture de cet essai qui pose un regard inédit sur notre gastronomie et sa
reconnaissance au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Six ans après,
Julia Csergo, qui avait été responsable scientifique de la candidature,
s’interroge sur le sens de cette inscription, sur ce qu’elle a apporté aux
Français, à la France et aux professionnels de sa gastronomie : producteurs,
artisans des métiers de bouche et cuisiniers. Notre culture immatérielle du
bien manger n’existerait pas sans leurs productions, à la fois créatives et patrimoniales.
À première vue, le bilan semble faible. Car le véritable enjeu de cette
inscription, qui aurait dû être la promotion et la protection de notre
gastronomie au titre de la diversité culturelle, a été ignoré de nos
responsables politiques. À aucun moment la France n’a organisé, comme d’autres
États le font à l’égard de leurs patrimoines alimentaires, une politique
culturelle de la gastronomie susceptible d’être opposée à la mondialisation des
productions et des politiques commerciales. Pour comprendre pourquoi la France
n’a pas profité de cet instrument pour défendre sa culture gastronomique, cette
réflexion, très documentée, revisite les fondamentaux: qu’est-ce que en réalité
que la gastronomie? Comment cet art de vivre la table s’est-il construit en
France comme une culture nationale et comme un patrimoine collectif? Pour
quelles raisons elle doit enfin être reconnue comme un domaine culturel? Elle
propose aussi de revenir sur les visées qui ont présidé à cette candidature à
l’Unesco, sur les débats qui ont accompagné son processus, sur le manque
d’engagement de nos dirigeants, et sur les usages, accessoires ou, pire encore
délétères, qui sont faits de l’inscription. L’objectif de ce bilan est de
nourrir des forces de réflexion et d’action nécessaires à l’élaboration de
politiques culturelles qui serviront ce bien commun qu’est la gastronomie
française ».
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