mardi 15 juillet 2008

Les gouttes de Dieu




Mieux que toutes les éminences grises des services marketing français, le manga « Les gouttes de Dieu » de Tadashi Agi et Shu Okimoto a dopé la vente des vins de Bourgogne de 130% au pays du Soleil Levant ! Sorti au Japon en 2004, il vient d’être publié en français par les éditions Glénat (déjà deux volumes parus).

Le synopsis du manga est le suivant : « Quand le prestigieux œnologue Y.K. Décède, son testament est clair : son extraordinaire cave reviendra à celui de ses deux fils qui résoudra douze énigmes concernant douze vins. Il découvrira alors un treizième et mystérieux flacon, surnommé « les Gouttes de Dieu ». Une chasse aux trésors sous forme d’enquête policière, qui va confronter deux frères au caractère et au parcours diamétralement opposés… ».

Rarement un ouvrage de fiction consacré au vin français est aussi irréprochable. Aucune bourde, les étiquettes des bouteilles sont dessinées au détail près, et toutes les anecdotes relatées sont véridiques. Ce manga rend accessible au plus grand nombre l’univers du vin jusque là réservé aux « connaisseurs ». C’est un habile mélange entre le vin pour les nuls et un polar qu’on a du mal à lâcher.

Sous le pseudonyme des auteurs se cachent Yuko et Shi Kibayashi, frère et sœur à la ville, un tandem de jeunes quinqas, très « bohèmes chics » nippons, initié dès l’enfance à la gastronomie française par leur grand père. Des mordus qui ont fait de nombreux voyage en France à la dégustation notamment de Bourgogne. Bluffant même à l’occasion les viticulteurs du cru comme Emmanuel Rouget, producteur de Vosne Romanée qui figure à son insu dans le tome 2.

Dans le Japan times du 11 avril 2008, Yuko et Shi Kibayashi disent avoir voulu changer l’image austère que le vin a encore largement en Asie. Montrer que ce n’est pas un alcool formel et sophistiqué réservé à une élite, mais une boisson qui donne libre cours à l’imagination et à l’inspiration dont la seule règle est de ne jamais utiliser le langage des sommeliers.

Grand succès au Japon, la série compte déjà plus de quinze tomes, et qui enthousiasme aussi bien les Chinois comme les Coréens. La simple mention d’un vin dans le manga suffit à déclencher le succès d’un vin. Ainsi, l’éloge du Château-Mont-Pérat 2001, qui n’est pas un Bordeaux prestigieux a déclenché des pics de vente !

Un manga qui donne envie de déboucher les bonnes bouteilles, difficile de rêver meilleur aubaine pour les viticulteurs français.

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