« Biftek », de Martin Provost, aux éditions Phébus
Chez Plomeur, à Quimper, on est boucher de père en fils. Dès sa puberté, en pleine guerre de 14, André, fils unique de Loïc et Fernande, développe un don très particulier, celui de faire « chanter la chair » – et pas n’importe laquelle : celle des femmes qui viennent faire la queue à la boucherie Plomeur, dans l’espoir de goûter au plaisir suprême. André assume gaiement et avec talent le devoir conjugal des absents partis au front. Mais l’armistice survient et les maris reviennent. Un matin, André trouve devant la boucherie un panier en osier avec à l’intérieur un bébé. Puis un deuxième, un troisième, un quatrième... sont déposés devant sa porte. Du jour au lendemain, voilà André père de sept enfants et poursuivi par un mari jaloux décidé à lui nuire ! Afin de protéger la chair de sa chair pour qui il se découvre un amour infini, il décide de prendre la mer et de rallier les lointaines Amériques. En chemin, la remuante tribu échoue sur une île déserte…
« Fruits et légumes » d’Anthony Palou aux éditions Albin Michel
« Toute ma vie, il y a eu un décalage horaire entre papa et nous. Mon père était « primeurs ». Entre dérision et nostalgie, cette chronique sociale et familiale est avant tout la radiographie d’une époque. Celle des années 70, période d’insouciance qu’Anthony Palou évoque à travers l’essor et le déclin d’une « dynastie fruitière », qui a fui l’Espagne franquiste pour faire fortune en France avec sa soupe catalane. Sur un ton à la fois drôle et lucide, l’auteur de Camille, prix Décembre, exprime avec tendresse la pudeur des déclassés, la fin des illusions et l’apprentissage de la mélancolie.
« Sel » de Jean Baptiste Del Amo, aux éditions Gallimard
L’histoire s’articule autour de trois parties, portant chacune le nom d’une des divinités de la destinée humaine Nona, Decima, Morta. L’écrivain situe l’action au port de Sète (Languedoc-Roussillon) et relate les révélations intimes lors d’une réunion familiale.
Louise invite chez elle ses trois enfants, Fanny, Albin et Jonas, et leurs conjoints à l’occasion d’un dîner familial à la mémoire du père récemment décédé. Ils évoqueront des souvenirs doux-amers de leur vie commune et partageront pour la première fois des secrets intimes. Fanny dévoilera sa rivalité avec sa mère et parlera ouvertement de la perte de sa propre fille. Jonas admettra son homosexualité et parlera de la mort du sida de son compagnon. Albin devra faire face à sa ressemblance avec son père cruel, mais aussi à la séparation avec sa femme, annoncée par cette dernière ce soir là. Quant à Louise, elle rappellera les déboires de son mariage et son échec face à ses enfants.