El
amor es tan importante como la comida. Pero no alimenta.
(Gabriel García Márquez)
(Gabriel García Márquez)
Cent ans de solitude, de
Grabriel Garcia Marquez, était l’un des romans préférés de mon adolescence. J’étais
à la fois séduit par son histoire, celle de la famille Buendia sur six
générations dans le village imaginaire de Macondo, par son style narratif (appelé
par les spécialiste le narratif magique), mais aussi par toutes ces saveurs qu’il
offrait. Ce village fondé par plusieurs familles était conduit par José Arcadio
Buendia et Ursula Iguaran. Etant un couple de cousins, ils avaient eu peur que
leurs enfants naissaient avec une queue de cochon à cause de leur parenté !
Ursula était la matriarche de cette famille. Elle vit plus de cent ans et était
à la fois l’âme du foyer et de la cuisine. C’est avec son histoire que nous
découvrons aussi ce que mangeaient et buvaient les personnages du roman, de la
construction du village de Macondo, de l’apogée de son développement social,
économique et politique, jusqu’à sa décadence. Lors de leur fuite pour
atteindre Macondo, José Arcadio et Ursula survivaient en mangeant de la viande
de singe et de la soupe de serpents, des nourritures de nature sauvage,
considérées comme impur qui ravageaient leur estomac. Au moment de la création
du village, les aliments consommés étaient locaux et provenaient directement de
la nature proche. Au fur et à mesure de son développement et de son ouverture
vers l’extérieur, les aliments et les recettes
se diversifiaient et s’enrichissaient de produits et de savoir-faire
extérieur. Ce qui ne changeait pas, c’était la passion du café noir de tous les
Buendia, consommé sans sucre. Au début du roman, c’était la saveur du basilic
qui accompagnait les productions du jardin d’Ursula et des viandes issues de
son petit élevage : chèvre, porc, poulet. L’odeur de ce basilic s’imprégnait
même dans ses vêtements. Leur goût pour le gibier restait intact. Lorsqu’ils
tuèrent un cerf, ils avaient rôti une partie et conservaient l’autre partie
dans du sel. En
tournant les pages du roman, Ursula diversifiait aussi les productions de son
jardin avec l’aide de ses trois enfants : la banane, le manioc, l’igname,
la courge et l’aubergine faisaient leurs entrées dans les recettes familiales. Dans
sa fonction nourricière, Ursula savait aussi guérir avec ses aliments. Pour
remédier à la mauvaise habitude de Rebeca de manger de la terre et de la chaux,
elle lui préparait une potion de jus d’orange et de rhubarbe. Pour lutter
contre la peste de l’insomnie, elle proposait une décoction d’aconit. Cette
connaissance de la valeur médicinale des plantes, Ursula l’avait appris de sa
mère. C’était aussi une vraie femme d’affaires lorsqu’elle ouvrit son commerce
de bonbons en forme d’animaux, dont les bénéfices contribuaient à la
construction de leur maison. Au moment de l’apogée du village, Ursula se
lançait aussi dans la confection des pâtisseries avec les meringues, les
biscuits, les puddings. Pour accompagner des biscuits, elle servait une gelée
de goyave, ou de dulce de leche (la confiture de lait). Avec les générations
qui suivaient, les arts de la table devenaient plus sophistiqués et devenaient
presque un cérémonial, avec sa table nappée, son argenterie. Tous les
ingrédients de la Colombie étaient conviés à ces tables gourmandes, cochon de
lait rôti, pintade rôti, ragoût de viande, bananes cuisinées comme la banane
frite, riz créole, macaroni, ignames,
maïs, autres légumes et fruits exotiques ! Le Rhum macéré dans du
réglisse, du vin rouge et blanc servaient d’accord mets et vins. Les personnages
buvaient même du Champagne ! Relisez ce romand, er replongez-vous dans ces
saveurs de Macondo !
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