lundi 6 février 2017

Fêtes et divertissements à la cour, château de Versailles



Louis XIV précisait dans ses Mémoires pour l’éducation du Dauphin, que les fêtes et les divertissements participaient pleinement à l’art de gouverner. Selon lui, il faut, pour l’ordinaire de la vie de cour, instaurer « cette société de plaisirs, qui donne aux personnes de la Cour une honnête familiarité avec le souverain, les touche et les charme plus qu’on ne peut dire ». Pour tous les autres événements royaux, qui par nature sont extraordinaires, Louis XIV a su faire de Versailles un lieu grandiose où les fêtes et les spectacles étaient toujours plus extravagants les uns que les autres. En fin psychologue, le Roi Soleil avait bien compris l'importance de divertir sa cour, d'émerveiller le royaume et de faire rêver l'Europe toute entière. Le divertissement le plus noble de la cour demeure la chasse. N’oublions pas que Versailles est né de la chasse. C’est à la fois un moment de détente sportive, d’adresse et d’exploit, et de sociabilité. L’exposition s’ouvre sur de magnifiques tentures de chasses royales en provenance du palais Pitti à Florence. 
Les dames avaient toute leur place dans cet art aristocratique de la chasse. Elles participaient notamment aux collations lors des haltes. « Le déjeuner de chasse » de Jean François de Troy nous donne une idée du raffinement. Il y a ensuite les jeux d'argent et les exercices du corps où il fallait briller à tout prix : carrousels, danses des bals et mascarades, le mail (ancêtre du golf) et la paume rythmaient le quotidien, promenades… Certains courtisans se ruinaient pour être du premier cercle. Malheur à celle ou celui qui se relâche même dans ces moments de divertissements complètement codifiés. Le bal qui nous paraît si simple exige maintien, le port et la démarche. Danser à la cour du souverain peut générer de l’admiration si la danse est réussie, ou une grande honte en cas de chute (sociale). 
Les plaisirs de table ne sont pas traités du tout dans cette exposition. Ou bien, ils sont suggérés soit par la peinture comme « le thé à l’anglaise au palais du Temple » de Michel Barthélémy Ollivier, soit dans le texte comme dans les soirées des Appartements. 
Après s’être dépensé à suivre la meute de chien à la chasse ou après avoir goûté aux charmes d’une promenade dans les jardins, taquiner et pêcher le poisson dans les pièces d’eau Suisse, le courtisan peut rejoindre le Grand Appartement dont chaque salle est affectée à un jeux d’argent entre sept et dix heures avant le souper. Rien n’est évoqué non plus sur le devenir des trophées de chasses. Les gibiers sont-ils consommés à la table royale ? Cette absence d’évocation des plaisirs de la table peut s’expliquer aussi par un autre rituel de la cour, le Grand Couvert, où on assistait au spectacle de la famille royale qui dînait au quotidien. Pour être aux premières loges, il faut être choisi ! 
Une chose sûre, le roi sait magnifier ces moments de divertissement dans des décors de rêve, avec l’effet merveilleux des feux d’artifice ! L’exposition est visible jusqu’au 26 mars 2017. Pour préparer votre visite, cliquez-ici.

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