Louis XIV précisait dans ses Mémoires
pour l’éducation du Dauphin, que les fêtes et les divertissements
participaient pleinement à l’art de gouverner. Selon lui, il faut, pour l’ordinaire
de la vie de cour, instaurer « cette
société de plaisirs, qui donne aux personnes de la Cour une honnête familiarité
avec le souverain, les touche et les charme plus qu’on ne peut dire ».
Pour tous les autres événements royaux, qui par nature sont extraordinaires, Louis XIV a su
faire de Versailles un lieu grandiose où les fêtes et les spectacles étaient
toujours plus extravagants les uns que les autres. En fin psychologue, le Roi
Soleil avait bien compris l'importance de divertir sa cour, d'émerveiller le
royaume et de faire rêver l'Europe toute entière. Le divertissement le plus
noble de la cour demeure la chasse. N’oublions pas que Versailles est né de la
chasse. C’est à la fois un moment de détente sportive, d’adresse et d’exploit,
et de sociabilité. L’exposition s’ouvre sur de magnifiques tentures de chasses
royales en provenance du palais Pitti à Florence.
Les dames avaient toute leur
place dans cet art aristocratique de la chasse. Elles participaient notamment
aux collations lors des haltes. « Le déjeuner de chasse » de Jean
François de Troy nous donne une idée du raffinement. Il y a ensuite les jeux
d'argent et les exercices du corps où il fallait briller à tout prix : carrousels,
danses des bals et mascarades, le mail (ancêtre du golf) et la paume rythmaient
le quotidien, promenades… Certains courtisans se ruinaient pour être du premier
cercle. Malheur à celle ou celui qui se relâche même dans ces moments de
divertissements complètement codifiés. Le bal qui nous paraît si simple exige
maintien, le port et la démarche. Danser à la cour du souverain peut générer de
l’admiration si la danse est réussie, ou une grande honte en cas de chute
(sociale).
Les plaisirs de table ne sont pas traités du tout dans cette
exposition. Ou bien, ils sont suggérés soit par la peinture comme « le thé
à l’anglaise au palais du Temple » de Michel Barthélémy Ollivier, soit
dans le texte comme dans les soirées des Appartements.
Après s’être dépensé à
suivre la meute de chien à la chasse ou après avoir goûté aux charmes d’une
promenade dans les jardins, taquiner et pêcher le poisson dans les pièces d’eau
Suisse, le courtisan peut rejoindre le Grand Appartement dont chaque salle est
affectée à un jeux d’argent entre sept et dix heures avant le souper. Rien n’est
évoqué non plus sur le devenir des trophées de chasses. Les gibiers sont-ils
consommés à la table royale ? Cette absence d’évocation des plaisirs de la
table peut s’expliquer aussi par un autre rituel de la cour, le Grand Couvert, où
on assistait au spectacle de la famille royale qui dînait au quotidien. Pour
être aux premières loges, il faut être choisi !
Une chose sûre, le roi
sait magnifier ces moments de divertissement dans des décors de rêve, avec l’effet
merveilleux des feux d’artifice ! L’exposition est visible jusqu’au 26
mars 2017. Pour préparer votre visite, cliquez-ici.
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