Pour ces
11ème rencontres François Rabelais qui avaient eu lieu à Tours
les 20 et 21 novembre 2015, le thème retenu était « Recevoir : l’art et la manière » sous la présidence du chef de cuisine Olivier
Roellinger (Le Domaine de Bricourt, Le Coquillage), et vice-Président de
l'association Relais et Châteaux.
Comme chaque année, sous forme de conférences et d’ateliers, cette
manifestation a pour objet d'ouvrir le champ des connaissances sur
l'alimentation, ses modes, cultures et évolutions à partir d'un thème choisi. J’ai
beaucoup apprécié l’intervention d’Oliver Roellinger sur « Les arts et la
manière de recevoir en Relais et Châteaux ». Pour lui, c’est d’abord son
père médecin qui lui a transmis cet art de recevoir. Il se rappelle que « la
porte de son père était toujours ouverte » à toutes les visites. Le
souvenir de ses propres réceptions remonte quand il avait 6 et 7 ans. A cette
époque, il construisait déjà sa cabane dans le jardin (son reflet de soi) où il
recevait pour la première fois ses amis, les êtres qui lui sont chers. Ainsi, pour
lui recevoir, « c’est recevoir pour le plaisir de l’autre, pour soi-même ».
Il s’agit aussi de « rendre une tranche de vie d’un client agréable ».
En tant que cuisinier dans son restaurant, il délègue nécessairement l’accueil
des clients à un directeur de salle, à un maître d’hôtel, ou à un
réceptionniste. Ainsi, recevoir est aussi une question de personnalité
appréhendé par les chefs « introvertis ». Il évoque avec humour ces
chefs « extravertis » très à l’aise qui passent plus de temps en
salle qu’en cuisine. Si pour lui, cuisinier n’a jamais été ressenti comme un
stress, le fait de recevoir une personne sous son toit le devient. C’est une
attention de chaque minute qu’il faut avoir.
Il nous rappelle aussi que les
relais et châteaux sont une association de loi de 1901, avec 540 maisons (25%
français), 62 nationalités, que 150 établissements ne disposent pas d’hébergement.
Ce sont donc les « tables » qui sont la principale vitrine de cette
association qui vient de fêter 60 ans. En tant que vice-président de cette
association, son interrogation était de savoir comment transmettre aux futures
générations tout ce savoir-faire, et comment trouver un dénominateur commun sur
le sens de l’hospitalité entre toutes les nationalités. De cette réflexion sont
nés les 20
engagements, qui valorisent et préservent la diversité des cuisines et des
hospitalités du monde, qui luttent contre la standardisation excessives des
établissements, qui souhaitent dynamiser
et revivifier les Arts de vivre et leurs valeurs à travers le partage, la
transmission et la préservation des ressources. Le chef de cuisine Olivier Roellinger a insisté sur le fait que chaque établissement
doit être en résonnance avec son environnement naturel, culturel et affectif.
Cuisiner pour lui n’est pas un métier, mais un état, une sensation. Il insiste
aussi de l’importance d’être respectueux aussi envers ses collaborateurs et
collaboratrices. Il avait été très applaudi. Pour connaître le détail de tous
les ateliers de ces rencontres, cliquez
ici.
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