« Amour : c’est pour l’amour du partage, de l’échange, des voyages et de la
cuisine que j’ai voulu que ce livre prenne vie. Que je ressente la joie, désir,
angoisse, amertume, enchantement ou volupté, j’en reviens toujours à ce
sentiment primaire, car l’amour reste ma plus belle vibration ».
« Joie : l’acte de cuisinier est de nature éphémère et face à cette fragilité
de l’instant, j’aspire à en conserver l’humilité pour qu’il reste accessible au
plus grand nombre et puisse rassembler, comme à son origine autour de la table.
Pour que la cuisine conserve son statut de plaisir direct et de lien quotidien
entre les hommes, même si elle frôle de temps en temps un état de construction
artistique, je n’oublie jamais que le
véritable artiste de notre profession reste la nature, et cette vérité me
procure de la joie ».
Quels jolis textes ! Ces émotions (Amour, Joie,
Désir, Angoisse, Amertume, Enchantement et Volupté) ouvrent chaque chapitre de
ce magnifique livre d’Éric Guérin, le chef des restaurants La Mare aux oiseaux
et Le Jardin des Plumes. Je n’ai
jamais eu l’occasion de déguster à sa cuisine mais j’ai l’ai suivi sur quelques
programmes à la télévision. J’aime sa sensibilité à fleurs de peau, le choix
minutieux et l’élégance de chaque mot choisi pour ses textes, sa poésie, ses
recettes tentantes. Son livre est au-delà d’un livre de cuisine. Et le titre
qu’il a choisi « Migrations :
voyages, émotions, cuisine » reflète bien le contenu. J’ai adoré qu’il
nous emmène en voyage, qu’il nous partage ses photos, ses carnets de route, ses
ressentis. C’est un chef engagé qui a
réfléchi sur le sens de sa vie, de son métier, de ses engagements, qui se met à
nu. Dans le premier chapitre « Amour », nous sommes avec lui au Mali,
Sénégal, Brésil, île de Fédrun avec en sous-menu « la vie, l’autre, la
nature, le respect, la terre, le monde, les produits, les producteurs ».
Il me donne même envie d’aller dans les contrés qui ne m’attiraient pas jusqu’à
présent. Dans ses recettes, on retrouve trois éléments, la terre, l’eau, l’air.
« La terre, c’est celle des racines. L’eau symbolise la transmission. L’air, ce
sont les oiseaux, la migration, les voyages ». Je vous laisse découvrir la
définition de « Volupté » du dernier chapitre, de ce chef étoilé qui
sait si bien mettre les mots sur ses émotions, ses créations ! C’est rare
pour être souligné.
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