« Le
rouge et le noir », « La
chartreuse de Parme », voici sûrement deux romans de Stendhal qui
ont aussi jalonné votre découverte de la littérature française durant vos
études. A cette époque, je les lisais par devoir. Depuis, je les relis avec
plaisir. C’est donc avec joie que je ne rate pour rien au monde la visite du musée de Stendhal à Grenoble,
l’appartement de son grand-père maternel Gagnon où il vit le jour, dans lequel
s’éveillent le cœur et l’esprit du futur écrivain. Point de cuisine ni de salle
à manger dans cette visite, ce qui explique un peu ma déception. Mais Stendhal (Henri
Beyle de son vrai nom) était-il un gourmet ? Il semble que non. Rien sur
ce sujet ne transpire dans ses œuvres. Ses passions sont surtout la musique,
l’Italie, la peinture. Sa relation avec la nourriture, nous la trouvons peut
être dans un extrait « Les privilèges », un texte où il fait la liste
de tous ses vœux à un Dieu disposé à les exaucer !
« Article
16. En tout lieu, le privilégié, après avoir dit ‘Je prie pour ma nourriture’,
trouvera : deux livres de pain, un bifteck cuit à point, un gigot idem,
une bouteille de Saint Julien, une carafe d’eau, un fruit, une glace et une
demi-tasse de café. Cette prière sera exaucée deux fois dans les 24 heures ».
Aucune sensualité ni gourmandise ne dégagent dans sa prière. Ceci ne veut pas
dire qu’il n’aime pas la bonne chère. Dans son livre de souvenirs
« Mémoires d’un touriste », où il narre ses voyages d’un représentant
de commerce en objet de fer à travers la
France, il évoque même en termes élogieux la gastronomie lyonnaise « « Je ne connais qu’une chose que l’on fasse
très bien à Lyon ; on y mange admirablement, et selon moi, mieux qu’à
Paris ». En cette période estivale, la lecture de ce livre nous invite à un
voyage immobile à travers la France, avec comme guide l’un de nos plus grands
écrivains français. Sa passion de l’Italie transpire entre les lignes. Durant
cet été, lors de vos visites, ne vous laissez pas submerger dans « Le syndrome de Stendhal » qu’il
avait ressenti lors de son premier voyage à Florence. Pris alors d'un état
d'émotion intense alors qu'il sortait de la basilique de Santa Croce devant la
beauté des oeuvres, à Florence, il raconte en ces termes ses symptômes : "J'étais arrivé à ce point d'émotion où se
rencontrent des sensations célestes données par les beaux-arts et les
sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de cœur,
la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber".
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