Ce dîner
entre premiers ministres japonais et israélien et leurs épouses à la
résidence de Jérusalem le 2 mai 2018 en toute intimité devait être une séquence
forte de la visite officielle du premier ministre japonais Shinzo Abe. Ce
dîner, au menu gastronomique, préparé par le réputé chef Segev Moshe était presque
parfait jusqu’au moment du dessert qui incluait des pralines de chocolat servi
dans une sculpture de chaussure !
Même s’il s’agit d’une œuvre d’art de l’artiste
international Tom Dixon, cette chaussure sur la table a offensé les japonais.
Dans la culture japonaise, il n’y a rien de plus méprisable qu’une chaussure. Les
chaussures ne sont pas portés ni à la maison, ni dans la plupart des
restaurants. Les japonais se déchaussent toujours pour des raisons d’hygiène avant
de rentrer dans leur maison. Il y a aussi des notions plus spirituelles liées
au bouddhisme entre les notions « d’extérieur/souillé » et « l’intérieur/sacré ».
Au-delà de ces considérations japonaises, beaucoup sur les réseaux sociaux et
même sur le
compte instagam du chef ont fait remarquer qu’il n’existe aucune culture
alimentaire au monde où on dresse une paire de chaussure sur la table.
Un
diplomate japonais s’est même risqué à dire que c’est « un manque de
respect des plus élevés. C’est comme donner un chocolat à un juif dans un plat
en forme de cochon ». Même si le couple japonais a fait bonne mine en
félicitant le chef jusqu’à l’inviter à cuisiner au Japon, cette épisode nous
montre l’importance de tenir compte du fait culturel et de son symbolisme dans
l’alimentation. Les créations audacieuses et les chefs les plus talentueux ne
font toujours pas bon ménage avec le protocole et les relations d’Etat.
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