Durant tout ce weekend, mes amis d’Antananarivo célèbrent le
nouvel an malgache. Cette fête traditionnelle remonte au XVIème siècle. Dans le
calendrier lunaire malgache, ce nouvel an correspond à la nouvelle lune, à la
fin de la saison des pluies et des récoltes de riz. Pour la première fois, l’alliance
française d’Antananarivo a célébré l’évènement avec un concert de musique
traditionnelle vendredi soir, et la ville a organisé dans son stade la cérémonie du feu éternel, un
rituel de renouveau et de purification. Selon l’office du tourisme, le nouvel
an malgache est un rituel de pardon, de partages et de vœux de prospérité. C’est
une occasion de réconciliation et de salutations entre les générations. Au
temps des Rois, l’avènement de la nouvelle année correspondait au pardon
généralisé, qu’il s’agisse de dissensions entre les époux ou proches parents,
ou dans la communauté, ou encore entre dirigeants et population.
Parmi les
rituels de la fête, il y a cette cérémonie du feu éternel (afo tsy maty) ,
cette lumière qui chasse les ténèbres et éclaire l’avenir, le bain royale
(fandroana) avec la fonction de l’eau
qui purifie et réconcilie, la consommation du riz et du miel qui sont la source
de vie et de prospérité, puis cette viande de zébu que l’on se partage (Nofon-kena
mitam-pihavanana) avec les ressortissants et descendants d’une même localité, resserrant
les liens de parenté. C’est le Roi Ralambo (1575-1610) qui avait créé cette
célébration officielle du nouvel an avec le but de renouveler son « hasina »
(sacralité et pureté). La première célébration s’était déroulée sur la colline
sacrée d'Ambohidrabiby, l’une des douze collines sacrées d’Antananarivo.
Depuis, ce
village royal d'Ambohidrabiby, connue sous l’appellation du berceau du
royaume Merina, perpétue ces traditions du nouvel an malgache. Sur le plan des
traditions culinaires, l’assemblée partage un confit de zébu appelé jaka
préparé l’année précédente.
A chaque nouvel an, les viandes de zébus étaient confites
dans le suif dans des jarres, puis conservées dans les fosses pour être
consommées l’année suivante. L’assemblée partage aussi un tatao, une bouillie
de riz au lait nappée de miel. Je parle de ces nombreux rituels dans mon livre :
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