Avez-vous entendu parler de cette nouvelle étonnante ? Des clients volontaires prêts à payer 20 000 yen (200€) pour déguster les attributs masculins humains lors d’une performance « artistique ». Le propriétaire de ces attributs s’appelle Mao Sugiyama, 22 ans qui se considère comme asexuel. Il avait subi à sa demande une ablation de ses parties génitales (pénis et testicules), avait eu l’idée de les congeler. Pour attirer l’attention sur les minorités sexuelles, il avait eu l’idée de les déguster lui-même lors d’une performance artistique, en insistant sur le côté « sain et sans maladie » de ses parties, mais un buzz internet lui a amené des dégustateurs volontaires. Cette contribution financière lui permet de payer en partie ses frais chirurgicaux. Le dîner avait eu lieu le 13 mai dernier. Les 5 mangeurs étaient au courant du contenu de leur assiette. Il n’y a pas eu d’intervention de la police. Le cannibalisme n’est pas illégal au Japon. Pour mieux comprendre ce phénomène, lisons le dernier livre de Georges Guille-Escuret, « Les mangeurs d’autres, civilisations et cannibalisme » aux éditions EHESS. Il lève un des principaux tabous de nos civilisations : le cannibalisme. II soumet au crible d'une analyse incisive le regard porté par les sciences sociales sur l'anthropophagie. Entre les récits d'explorateurs, les témoignages de missionnaires et les commentaires de savants, se dessine une épistémologie à double sens, portant sur la confrontation entre la culture des peuples observés et celle des observateurs. Le cannibalisme se révèle une formidable loupe pour observer les antagonismes de pensée autour du rapport nature/culture. Il permet aussi de mettre au jour la dimension historique de l'exotisme. Ce livre, tout en réinsérant le cannibalisme parmi les sujets anthropologiques, prétend combattre efficacement l'ethnocentrisme et le mépris du "sauvage" dans la "civilisation". Si vous êtes intéressé par ce sujet, le Comptoir de la presse organise une rencontre avec Georges Guille-Escuret autour de son livre, le mercredi 6 juin 2012 à 19 heures. Cette rencontre est animée par Emmanuel Pierrat.
Le comptoir de la presse, 86 rue Claude Bernard, Paris 5ème
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