« Donnez-moi
de bons cuisiniers, je vous donnerai de bons traités ».
disait Talleyrand à Napoléon ! La négociation diplomatique
française a toujours été liée à la gastronomie. C’est un moyen d’améniser la
négociation, de créer une expérience de consommation partagée génératrice d’émotions,
de détente, de bonne humeur autour de discussions ardues ou crispantes. C’est
aussi une forme de théâtralisation dans le rituel de service, un accélérateur
de la communication et de la relation. Le livre « Chefs des Chefs », écrit par Gilles Bragard, couturier des cuisiniers et créateur de ce club ultra fermé des « Chefs
des Chefs », et Christian
Roudaut, journaliste, nous invite à découvrir cette comédie du pouvoir à
travers les menus servis sur les tables des grands de ce monde.
Ils bénéficient
de témoignages de première main, les chefs de cuisine des chefs d’état, qui
travaillent dans l’ombre et qui n’ont pas toujours la tâche facile : le
droit à l’erreur sur la première table du pays n’existe tout simplement pas !
A chaque réception, se joue sur leur épaule l’honneur national. A travers les
pages, nous sommes plongés dans les paranoïas alimentaires durant la guerre
froide, les « like » et les « dislike » des différents
chefs d’états et comment les chefs des chefs apprennent à les contourner en se
téléphonant les uns les autres, les peurs d’empoisonnement qui existent
toujours et les crises de nerfs des services secrets américains pour les
contrôler, le mode de désignation de ces chefs des chefs avec une nette
préférence à un chef de cuisine national, la recherche aussi de la parité…
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