jeudi 10 mai 2012

Tricentenaire gourmand de Jean Jacques Rousseau

 
J’avais découvert Jean Jacques Rousseau grâce à mon Lagarde & Michard du XVIIIème siècle en classe de seconde. J’avais aimé de suite « Les Rêveries du promeneur solitaire ». Je l’avais découvert ensuite dans le « Discours sur les sciences les arts ». Dans ce livre, il partait de l’hypothèse que l’homme naît naturellement bon et heureux. C’est la société qui le corrompt et le rend malheureux. Puis j’avais continué à lire les œuvres de ce philosophe dont certaines théories inspireront toute la philosophe de la Révolution française. Avec le recul, je me rends compte que son œuvre possède encore une résonnance très actuelle.

En cette année de son tricentenaire, c’est une occasion de découvrir ou redécouvrir ce philosophe, ce musicien, botaniste, défenseur de la Nature. Né le 28 juin 1712 en Suisse à Genève, ayant vécu en Savoie puis dans l’Oise à Ermenonville, ce sont tous ces lieux qui lui rendent hommage dès ce printemps. L’Oise, proche de Paris, a eu la délicieuse idée de nous inviter à la table de Jean Jacques Rousseau, de suivre ses pas dans ses promenades, de délecter des mêmes paysages qu’il avait aimés.

C’est à partir du livre « Jean Jacques Rousseau dans son assiette » de Jean Marc Vasseur, historien, spécialiste de Rousseau et directeur culturel de l’Abbaye Royale de Chaalis que 14 chefs de l’Oise ont concocté un menu à la Rousseau. Ils s’étaient plongés avec délectation dans cet art du bien-manger propre au XVIIIème siècle. Ils se sont appropriés les péchés mignons de l’auteur décrit à travers son œuvre.

Sans surprise, avec ce philosophe proche de la nature, il prône déjà à l’époque la consommation des produits locaux propre à chaque saison. C’est un homme aux goûts simples qui appréciait les repas rustiques. Dans les Confessions, il dit « Je ne connaissais pas, et ne connais pas encore, de meilleure chère que celle d’un repas rustique. Avec du laitage, des œufs, des herbes, du fromage, du pain bis et du vin passable, on est toujours sûrs de se régaler ». Dans son œuvre, on note que sa grande passion gourmande se dirige vers les produits laitiers. Dans les Confessions, en entrant à Turin chez un marchand de laitage, il y jouit de l’un des meilleurs repas de sa vie.

Sans être un grand buveur, il savait apprécier aussi le bon vin. Lorsqu’il était précepteur des enfants de Madame de Mably, il profitait pleinement du célèbre vin jaune du Jura. Toujours dans les Confessions, il dit : « Je m’avisais de convoiter un certain petit vin blanc d’Arbois, très joli, dont quelques verres, que, par-ci par là, je buvais à table, m’avaient fort affriandé… On me le confia ; je le collai et le gâtai, mais aux yeux seulement. Il me resta toujours agréable à boire et l’occasion fit que je m’en accommodai de temps en temps quelques bouteilles pour boire à mon aise en mon petit particulier. ». A partir de cette expérience, il élabore la théorie que le vin rapproche les hommes, abolit pour un temps les distances établies par la naissance et la fortune.

Les vins, vous pourrez en déguster chez les restaurateurs de l’Oise qui vous proposent des menus d’inspiration Rousseau. Parmi les mets proposés, vous avez
Un hochepot de racines et raves de saison, demi-pigeon farci entre chair et peau du chef Stéphane Gourault.
Une canette de Challans aux figues de Sollies du chef Alain Montigny
Un poupeton de râble de lapin et ris de veau braisé, baigné d’une sauce aux noisettes torréfiées, embeurrée de choux au lard maigre et gras du chef Alain Blot.
Un fondant de bœuf au moût de raison du chef Franck Charpentier.
La suite des menus et des adresses de chefs se trouvent ici.
Pour les manifestations en Suisse de l’année Rousseau ici.
Tout le programme du tricentenaire Rousseau de la région d’Oise ici.


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