Lors de la visite de l’exposition « Festin de la Renaissance » au château de Blois, j’ai été séduit par l’expression « Vaisselle de dignité ». Cette vaisselle se distingue de la vaisselle d’apparat par un usage précis : c’est une pièce de vaisselle ostentatoire qui marque la place d’honneur surmontée d’un dais. Seuls trois objets « d’Etat » sont mentionnés par les règlements de 1578, 1582 et 1585 fondant l’étiquette française : la nef, la coupe et les couteaux que doivent porter respectivement le panetier, l’échanson et le tranchant.
La nef de la table est un objet en métal précieux en forme de navire, de vaisseaux (d’où l’expression de vaisselle actuelle) personnel à chaque prince. Elle s’ouvrait et se fermait au moyen d’une clé. Elle contient le nécessaire du prince, son « couvert individuel » (une cuillère, un couteau, une serviette et un cure dent », des épices et des épreuves (les contrepoisons). Cette nef suit son propriétaire à chaque repas même à l’extérieur. Imaginez donc une table princière avec autant de nefs exposés devant chacun que de prince !
A partir du règne d’Henri II apparaît en outre à la cour de France le « cadenas ». C’est un sorte de plateau ressemblant à une écritoire dont l’un des côtés est muni de petits compartiments, qui jour le même rôle symbolique et fonctionnel que la nef.
Et si on relance cette « Vaisselle de dignité » pour développer cet artisanat de luxe et avoir moins de vaisselle à faire lorsque nous invitons ?
La nef que vous voyez en illustration est de Hans Rappolt, orfèvre à Nuremberg, datée aux environs de 1579.
D’autres belles histoires vous attendent sur le parcours de l’exposition.
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