mardi 30 octobre 2018

La Grande Débarque : le D Day de la coquille Saint Jacques de Normandie !


La coquille Saint Jacques de Normandie est une star de la gastronomie française. A partir d’aujourd’hui jusqu’au 4 novembre 2018, elle débarque simultanément à Paris et en Normandie, dans les restaurants gastronomiques, bistrots, poissonneries boutiques et/ou sur les marchés. Cette mise en valeur sur 70 établissements est une initiative de la région Normandie et de la profession de la pêche normande.  
Cinq chefs parisiens et cinq chefs normands de renom se sont associés en duos pour cuisiner la coquille Saint-Jacques de Normandie pour la sublimer! Les adresses participantes sont ici
C’est une manière de démontrer qu’il existe toutes sortes manières de la préparer, de la déguster, et qu’elle est très simple à cuisiner. Pour ma part, avec la délicatesse de sa saveur fine et légèrement sucrée, j’aime tout simplement les faire revenir rapidement à la poêle avec une noix de beurre. 
Les professionnels de ce délicieux coquillage ont réussi à la faire reconnaître avec l’obtention de deux labels rouges, le premier en 2002 pour la coquille fraîche et entière, la deuxième en 2009 pour sa noix. Les coquilles saint Jacques sont pêchées majoritairement en baie de Seine.

lundi 29 octobre 2018

Hira Gasy ou l’opéra des champs malgache, musée Quai Branly Paris


En lien avec son exposition « Madagascar, arts de la grande île », le musée quai Branly de Paris nous propose deux représentations de Hira Gasy, les 10 et 11 novembre 2018 à ne rater sous aucun prétexte. Ce hira Gasy (chant malgache) est un art populaire des hauts plateaux malgache, appelé aussi opéra des champs. Son origine remonterait au XVIIIe siècle, lorsque le souverain Andrianampoinimerina entreprit d’étendre les rizières et invita des artistes à venir encourager les bâtisseurs de digues. C’est alors que danseurs, musiciens, acrobates et maîtres de l’art oratoire accoururent sur les chantiers. Dans la capitale à Antananarivo, ces troupes donnent des représentations directement dans la rue, le dimanche sur la place royale d’Andohalo, ou lors des fêtes prestigieuses. Le spectacle est ponctué de chants, de danses, d’acrobaties, de discours, de contes fredonnés de manière rythmé et langoureuse. Chaque séquence contient une leçon de moral et de règle de vie en société. C’est à la fois un divertissement et un outil de sensibilisation, d’éducation sociale. Les instruments de musique sont sommaires avec des flûtes, des tambours, des trompettes et parfois un accordéon. Dès les premières notes de musique, vous ressentirez toute la poésie de l’âme malgache ! Je ne rate jamais un spectacle d'Hira Gasy quand je suis à Madagascar.

Festival « Cuisine, cinéma et confidence » 2018, Baie Saint Paul, Québec


« Cuisine, Cinéma & Confidences » est un festival de films qui se veut une ode à l’art culinaire et à ses artisans. Ce festival, qui fête sa deuxième édition du 2 au 4 novembre 2018 dans le cadre magnifique de la baie Saint Paul au Québec, est un évènement où le cinéma est un prétexte pour se régaler et réaliser l’importance de la nourriture dans notre quotidien. Un moment de rencontres, d’échanges, où chacun pourra prendre son temps pour apprendre auprès de chefs, et de producteurs agricoles de la région de Charlevoix. Cocorico, l’invité d’honneur de cette édition est le chef français Olivier Roellinger, avec son restaurant la  Maison de Bricourt à Cancale en Bretagne situé aussi au bord de l’eau. Surnommé « Le magicien des épices », les festivaliers pourront mieux faire sa connaissance dès le samedi 3 novembre à 9h30 avec la projection d’un documentaire qui lui est consacré. Dès la soirée d’ouverture le 2 novembre, les épices seront à l’honneur avec le cocktail inaugural mettant en valeur les produits de Charlevoix et  inspirée du Mexique par la projection du film Como Agua para Chocolate (Les épices de la passion) du réalisateur Alfonso Arau, avec un souper inventé par Alexis Jegou, chef exécutif à l’Hôtel Le Germain en collaboration avec Thierry Ferré du restaurant Le Mouton noir.
Le lendemain, samedi 3 novembre, un souper de gala sur le thème  « épices et chocolat » offrira aux festivaliers une formidable fête du goût en lien avec le film « Le chocolat » de Lasse Hallström (présenté à 14h).
La suite du programme des films projetés et des soupers est en détail sur le site de l’événement. Il y a même des ateliers de cuisine. Il est recommandé d’y réserver à l’avance sa place. Cette belle initiative est portée par Lucie Tremblay, Jean Soulard et Christian Béjin ! Présentement, les paysages de l’automne de la Baie Saint Paul sont magnifiques !

samedi 27 octobre 2018

Shopping à l’exposition « Madagascar, arts de la grande île », musée quai Branly Paris


Pour garder un souvenir de cette belle exposition, côté gourmandises, il y a les chocolats malgaches Menako dont le packaging attire de suite l’œil avec les magnifiques visages de Madagascar. Ces emballages en histoire racontent toute la diversité des ethnies qui peuplent cette grande île, à travers leurs coiffes et leurs habits traditionnels. Il y a les Tanala (ceux qui vivent dans la fôret), les Betsimisaraka, ou encore les Merina de la région d’Antananarivo… Chaque portrait est associé à une saveur. Ces chocolats sont excellents. Cet été, lorsque j’étais à Madagascar, j’ai voulu en offrir à mes amis. Mais j’ai appris à mes dépens que ce joli packaging est réservé à l’exportation. 
Autre merveille, le poivre Voatsiperifery (piper borbonense). Même si son appellation en malgache est difficile prononçable pour un européen, c’est un poivre d’exception très doux, avec des notes boisées d’agrumes et de fleurs sauvages. Il pousse à l’état sauvage dans les forêts du sud est de Madagascar au climat humide sur des lianes qui se développent à la cime des grands arbres. Vue la hauteur, sa récolte est pénible et dangereuse. Elle est assurée par les communautés villageoises entièrement à la main. 
Vous trouverez aussi ces objets du quotidien en vannerie, des services de couverts en corne de zébu,
des chandeliers en forme de ravinala, l’arbre voyageur malgache, emblème d’Air Madagascar, 
et de jolies lampes en forme de baobao, l’autre arbre majestueux au sud de l’île. 
Pour les enfants, il y a des petits jouets confectionnés avec des matériaux de récupération. 
Pour les personnes qui n’ont pas la possibilité de venir à Paris, le livre de l’exposition permet de compenser. Sinon, flâner entre les rayons, il reste encore de belles surprises à découvrir.

« Madagascar, arts de la grande île », Musée Quai Branly Paris


L’exposition « Madagascar, arts de la grande Île » au musée quai Branly à Paris est la première exposition en France à questionner l’histoire de l’art de cette grande île au cœur de l’océan indien. Plus de 350 pièces ont été réunies pour leur intérêt historique, esthétique et ethnologique. Le début de l’exposition présente Madagascar dans l’espace et le temps. 
Situé dans l’océan indien, au large des côtes africaines, bien avant que les européens ne découvrent son existence, c’était déjà un carrefour de rencontre et influences esthétiques venus de l’Orient, de l’Austronésien et de l’est du continent africain.   
Les recherches récentes laissent supposer une occupation humaine dans le nord de l’île il y a plus de 4000 ans, et au sud-est, 3000 ans. Entre le 5ème et 8ème siècle, arrivent des populations austronésiennes, d’Afrique apportent dans leurs bagages riz, igname, cocotiers, bœufs, chèvres et moutons.  
Par l’océan indien, des céramiques chinoises et islamiques, des objets en verre de Perse apportés par les marchands arabo-musulman révèlent l’insertion progressive de Madagascar dans les réseaux et d’échanges internationaux. 
Les fouilles de la nécropole de Vohémar du 16ème siècle sur la côte est mettent à jour des assiettes de porcelaines et de miroir en bronze chinois, des cruches indiennes en cuivre, des objets en verre de Syrie et d’Egypte, des bijoux d’or et d’argent, de nombreuses cuillères de nacre dans les sépultures qui mélangent des pratiques funéraires swahilies et musulmanes. Aujourd’hui, ce sont encore le riz et le zébu qui sont toujours les marqueurs de la cuisine malgache. La domestication du zébu, venu du continent africain vers le 10ème siècle a modifié l’environnement, avec l’aménagement des zones de pâturage. 
Le zébu traverse l’histoire de Madagascar : la possession d’un cheptel important est un élément de richesse et de pouvoir, qui a bâti de générations de chefs locaux. Nous verrons par la suite que l’animal est au cœur des cérémonies et des cultes, des objets du quotidien qui lui confère un statut sacré.

Ces objets de la vie quotidienne sont réalisés avec une grande économie de moyens, des «formes utiles» soumis au vintana, le zodiaque malgache, qui définit la frontière entre le monde du vivant et le monde des esprits et des ancêtres... 
Les matériaux sont issus de ressources naturelles comme la terre (argile), le bois, l’osier, les feuilles de palme, la paille, le bambou. Les plats, les mortiers, les cruches, les pots à miel étaient en bois sculpté ou en argile. Les pots en bambou servaient de mesure à riz. 
Même dans les délicates vanneries, le motif du zébu est omniprésent dans tous les objets.

Pour les repas, les malgaches se servent d’une cuillère. Cette cuillère est un objet personnel conservé dans un étui de vannerie très élégant. Les sculptures qui ornent les manches des cuillères évoquent des thèmes en rapport avec la fertilité à travers des figures féminines et avec les ancêtres. Les motifs géométriques et les formes évasées font apparaître une fois de plus des têtes de zébus ou d’autres motifs. Au moment de la mort, la cuillère rejoint son propriétaire dans l’au-delà.

Dieu unique, Zanahary, à l’origine de toute chose de l’univers n’est jamais représenté. Ce sont les ancêtres qui sont les médiateurs entre les vivants et le Créateur. Les sacrifices d’animaux, en particulier des zébus sont indispensables lors des cérémonies qui ponctuent la vie d’un individu ou celle de la communauté. 
Certains morceaux de la carcasse, réservés dans des plats rituels sont jetés dans un brasier. La fumée attire ainsi les ancêtres et c’est alors que les prières et les sollicitations leur sont adressées par le chef de famille. 
En plus de la protection des ancêtres, la croyance en des forces puissantes est omniprésente : les malgaches ont l'habitude de consulter un ombiasy, devin et guérisseur, qui compose des remèdes mohara placés dans des amulettes ody. Le remède n'a pas vocation à être bu, mais doit être conservé dans le coin nord-est de la maison, considéré comme sacré. 
Autre objet qui relie le monde des morts et des vivants, les textiles appelés lamba, des grands pagnes rectangulaires. Tissés à la main, portés comme des châles qui enveloppent la taille, les épaules ou la poitrine, par les hommes comme par les femmes, les plus beaux lamba servent à ensevelir le corps des défunts.

Autre moment fort, le dernier voyage de la vie. Les tombeaux sont de véritables constructions qui jouent un rôle fondamental dans l’hommage rendu aux ancêtres mais qui exposent aussi un signe ostentatoire de prestige et de richesse de la famille du défunt ! Les défunts reçoivent tous les honneurs avec des tombeaux impressionnants, les poteaux funéraires, aloalos. 
Ce sont des pièces de poteaux sculptées surmontant les tombeaux dans le sud de Madagascar. Les figures sculptées racontent la vie du défunt. Des cornes de zébus sont disposées aussi sur les tombes, suite à leurs sacrifices lors de funérailles. La fête du famadihana, ou retournement des morts permet aux vivants de garder un lien avec les ancêtres. A cette occasion, un zébu est sacrifié et partagé par toute l’assistance !

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