Lors de la visite de l’exposition « Du pain & des liens, alimentation et
partage en 1914-1918 » sur le parvis de la gare de l’est à
Paris qui se tient jusqu’au 7 septembre 2014,
vous
vous verrez offrir un biscuit Anzac par le personnel d’accueil, qui vous le sort de la
poche kangourou de leur tablier de couleur bleue. Lorsqu’Emmanuelle Cronier,
maîtresse d’œuvre de cette exposition avait travaillé sur les liens et les
émotions pendant la Première Guerre Mondiale (Permissionnaires de la Grande Guerre,
Belin 2013), c’est ce biscuit qui symbolise toute la dimension émotionnelle de
la nourriture pendant la guerre, incarné à l’époque par les colis envoyés par
les familles, l’aide alimentaire d’urgence et les cantines, qui ont servi de
fil conducteur au projet. Ce biscuit tire son nom de celui des troupes
australiennes et néo-zélandaises qui ont combattu pendant la Première Guerre
mondiale aux côtés des alliés. Il était fabriqué par les familles pour leurs
proches, combattant en Europe. La recette permet au biscuit de se conserver
longtemps et de supporter un voyage de plusieurs semaines en bateau. Envoyés
par millions dans les colis, ils rappellent aux soldats leur pays et leur
famille. Intégrés aux rations militaires, ils sont devenus l’emblème de
l’engagement de ces troupes en 1914-1918, commémoré lors de l’ANZAC Day, le 25
avril. A la gare de l’est, ce biscuit Anzac vous est remis dans une petite
boîte bleue, emballé sous cellophane, avec sa recette et un fil de laine
orange. Ce fil de laine rappelle le travail des femmes de l’époque qui
tricotaient pour les soldats.
Il vous
est recommandé d’accrocher cette laine dans les panneaux de présentation, sur
les pointes cloutées, pour symboliser le lien entre eux et nous, comme le
l’avait montré la charmante hôtesse.
Ces différents panneaux nous plongent dans
l’histoire de l’alimentation de cette période. L’affiche « The kitchen is
the Victory, eat less bread » nous rappelle la mobilisation de la
population civile pour l’effort de guerre en matière d’alimentation. Elle
mangeait moins de blé pour mieux en faire profiter les soldats. Elle apprenait
aussi à être plus créatives en recettes avec les rares ingrédients disponibles,
trouver des produits de remplacement, limiter les matières grasses de cuisson,
réduire le temps aussi le temps de cuisson pour économiser l’énergie. La
solidarité était un mot sacré à l’époque.
A l’arrière du front et dans les
gares (endroits de passage des soldats), l’armée autorisait l’installation des
cantines gérées par des associations privées. Des repas simples et gratuits
étaient servis aux soldats. La prise d’un repas chaud, servie par des femmes,
était un vrai réconfort pour les soldats qui sortaient des tranchées. Pour les
femmes des classes aisées, participer à ces actions caritatives était une
manière de contribuer aussi à l’effort de guerre.
Pour les troupes coloniales d’origine
nord-africaine qui combattaient en Europe loin de leur pays, l’armée
s’efforçait de maintenir leurs traditions culturelles dans les menus proposés,
en remplaçant le porc par le mouton et le bœuf. Les musulmans pouvaient
célébrer leurs fêtes religieuses quand ils ne combattaient pas. Pour tous sur
le front, le repas était à la fois une nécessité pour maintenir la forme
physique et le moral des troupes. Le repas standard comprenait une soupe, de la
viande, du pain, de l’eau et du vin. L’ordinaire était complété par les colis
envoyés par les familles, dont ce fameux biscuit Anzac. Voici la recette pour
une quarantaine de biscuits.
250 ml de flocons d’avoine (1 cup)
190 ml de noix de coco séchée (3/4 cup)
250 ml de farine (1 cup)
250 ml de sucre (1 cup)
125 g de beurre
2 cuillères à soupe de golden syrup (sirop de
sucre de canne)
½ cuillère à café de bicarbonate de soude
1 cuillère à soupe d’eau.
Préchauffer le four à 150°C.
Mélanger les flocons d’avoine, la farine, le
sucre et la noix de coco.
Faire chauffer le beurre avec le sirop.
Mélanger à part le bicarbonate avec la
cuillère à soupe d’eau bouillante, et ajouter au mélange beurre et sirop.
Ajouter le tout aux ingrédients secs.
Sur une plaque à pâtisserie, faire des tas
espacés.
Faire cuire pendant 20 mn environ.
Laisser refroidir et décoller délicatement
les biscuits, après refroidissement complet.
Le biscuit Anzac est délicieux, très
croustillant, parfumé à la noix de coco.
Celui offert à la gare de l’est est produit
par « La biscuiterie du Coquelicot ».
Pour plus d’information sur l’exposition,
visitez le site www.ahicf.com/du-pain-et-des-liens-1914-2014.html
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