« Le
meilleur auxiliaire d’un diplomate, c’est bien son cuisinier » disait
Charles Maurice de Talleyrand. C’est fort de ce conseil que le premier ministre
japonais Shinzo Abe a fait appel au chef japonais Kiyomi Mikuni de l’hôtel Mikuni
et au chef français Lionel Beccat du restaurant français Esquisse à Tokyo
pour ordonnacer son déjeuner de travail avec le président français François
Hollande le vendredi 7 juin 2013. Cette diplomatie par la cuisine était là pour
personnifier et concrétiser ce partenariat d’exception, grâce à un storytelling
via les produits et recettes utilisés.
Le chef Kiyomi Mikuni avait cuisiné une
soupe de champignons, clin d’œil aux champignons si chers aux parisiens,
coiffée d’une mousse de lait de soja. Et un rôti de filets de bœuf, qui associe
à la fois du bœuf en provenance du Limousin et de Kobé. Le rôti était mariné
dans la pâte de miso, cuisiné à la « Saikyo-zuke" aux cinq
légumes. La présence de la viande de bœuf du Limousin marque l’assouplissement
récent de l’importation de cette viande française au Japon. Le chef français
Lionel Beccat avait cuisiné du poisson en vallée d’Auge. Le poisson servi, un managatsuo,
provenait de la région natale du premier ministre japonais, la région de
Yamaguchi. Il était préparé en vallée d’Auge, en référence à la Normandie,
terre natale du président français. Le vin qui accompagnait le déjeuner date de
1954, année de naissance du président français. Ce rébus culinaire, qui associe
l’histoire personnelle des hommes d’Etat vaut mille discours.
Chose rare dans les
déjeuners d’état, comme l’a relayé la presse japonaise, les équipes de cuisine
et les deux chefs franco-nippon avaient eu l’honneur d’être présentés officiellement
aux heureux convives ! Banzaï !
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